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Portrait Nature : le Machaon























 
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Bien que largement répandu de l’Afrique du Nord à l’extrême Est de l’Asie, Papilio machaon  n’abonde guère en France. Les perturbations de son habitat, associées à diverses pollutions, ont causé le déclin de l’un de nos papillons les plus populaires. On le croise encore parfois dans les milieux ouverts, volant à la recherche de nectar ou d’un congénère.


Lors de la ponte, la femelle dépose ses oeufs un à un
sur la plante-hôte. Elle est pour cela capable de repérer chimiquement les végétaux les mieux adaptés
au développement de sa progéniture.
Après l'éclosion, les besoins alimentaires de la chenille tournent vite à l'obsession, se nourrissant principalement d'Ombellifères et de Rutacées (Rues et Fraxinelle).
D'un naturel boulimique mais physiquement limitée
par un tégument inextensible, la larve est régulièrement contrainte de faire peau neuve. Elle va subir, au cours
des semaines suivant sa naissance, une série de mues
de croissance lui permettant, à terme, de gagner quelques centimètres... et plusieurs tours de taille.

Parvenue à maturité, la chenille recherche un support
pour effectuer sa métamorphose.
Reposant sur son extrémité postérieure solidement arrimée, elle assure son maintien vertical par un réseau de soies adhésives et complète le dispositif d'une ceinture thoracique fixée à la végétation.


Près de 48 heures plus tard, la chenille recroquevillée entame son ultime mue larvaire (la mue nymphale).
Sa peau se fend dorsalement, découvrant la jeune chrysalide encore verte. Par une série de contorsions, celle-ci se dégage définitivement de sa dépouille fripée
qui tombe sur le sol.











Durant les heures qui suivent, le tégument de la nymphe
se rigidifie et revêt une coloration brune caractéristique.
La chrysalide succincte est le début d'un stade intermédiaire pouvant durer de quelques semaines,
pour les générations estivales, à plusieurs mois.
Dans ce dernier cas, les chenilles de fin d'année hivernent
à l'état nymphal et n'effectuent leur métamorphose complète qu'au printemps suivant. Le Machaon peut ainsi connaître jusqu'à 3 générations par an selon l'altitude
et la latitude. Cette apparente période de repos
n'est pourtant que toute relative...


A l'abri des regards indiscrets se déroulent de profonds remaniements morphologiques :
• de nombreux organes simples se complexifient, à l'image des yeux composés, des antennes ou des pattes articulées ;
• à l'inverse, les fausses pattes de la larve devenues parfaitement inutiles régressent puis s'effacent ;
• les pièces buccales broyeuses, quant à elles, évoluent
en une trompe aspirante ;
• tandis que les ailes se développent à partir d'ébauches présentes chez la chenille.



Lors des jours précédents l'émergence (la mue imaginale), la chrysalide révèle peu à peu l'anatomie du jeune papillon. Celui-ci, bien déterminé à voler de ses propres ailes, déchire l'enveloppe nymphale et s'en extrait péniblement. L'imago se redresse et s'agrippe au fin rameau délavé.
A la manière d'un vieux gréement, l'insecte déroule patiemment ses voiles soufrées, aidé en cela par l'afflux d'air et d'hémolymphe au coeur des fines nervures irrigant ses ailes. Se gorgeant de soleil, il prendra son envol à l'issue de quelques longues minutes.
Le Machaon ou Grand Porte-queue, s'observe de mars
à octobre dans les régions aux climats les plus favorables. Son envergure et ses motifs chatoyants en font un hôte
de marque du jardin. Les individus estivaux, rehaussés
de nombreuses écailles jaunes, sont encore plus vivement colorés et de taille supérieure à celle de leurs congénères printanniers.

Bibliographie sommaire :
• Lafranchis Tristan, Les papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg, Ed. Biotope, Coll. Parthénope
• Leraut Patrice, Les papillons dans leur milieu, Ed. Bordas, Coll. Ecoguides
• Chinery Michael, Insectes d'Europe occidentale, Ed. Arthaud